Abri chirurgical de l’Hôpital Général, rue G. Flaubert

 

Présentation géographique :

La ville du Havre, dans son plan de construction des abris de la Défense Passive, entreprit la réalisation de l’un des premiers de ceux-ci dans l’Hospice Général (actuellement Hôpital Général). Les travaux, menés par les entreprises Grieu et Colboc, débutèrent dès le début de l’année 1942.

Les deux entrées débouchaient à l’époque dans le mur de soutènement situé à l’Est de la buanderie, détruite depuis (à l’Ouest de l’actuel bâtiment Direction).

Au total, près de cent vingt personnes peuvent être accueillies dans ces locaux, grâce à de nombreux châlits rajoutés dans la galerie principale.

Historique dans la bataille du Havre :

Au soir du 5 septembre 1944, le bombardement terminé, le centre ville est rasé. Peu de temps après, les premiers blessés et mourants sont apportés en masse par les équipes de sauveteurs à l’hôpital.

Les lignes électriques ont également été détruites, et l’alimentation en énergie de l’abri coupée.

N’ayant pas de carburant pour faire fonctionner le groupe électrogène de secours, le responsable technique de l’Hospice Général, M. Sénécal, déroule un câble de 150 m, qui avait été caché aux Allemands et relie dans la nuit l’abri à un autre groupe électrogène . Ce dernier était situé sous le pavillon Launay à côté de l’escalier couvert. Bien que la tension du courant débité par la commutatrice ne fut que de 70 V. à cause des pertes en ligne, l’appareil de radiographie put fonctionner pour déceler les nombreux éclats reçus par les blessés.

Les quelques Religieuses et Infirmières s’organisent et se répartissent les tâches. Un premier tri est tout d’abord réalisé à l’extérieur, puis les victimes rentrent en fonction de la gravité de leur blessure.

A l’intérieur, les couloirs sont encombrés de brancards et de lits au fur et à mesure du va et vient des secouristes. Chirurgiens et docteurs se relayent pour opérer sans interruption, et il est difficile de chiffrer combien ont pu être sauvé grâce au courage et au dévouement d’une poignée d’hommes et de femmes.

Les personnes nous ayant communiqué leur témoignage ont en commun ces souvenirs d’un couloir éclairé par quelques lampes donnant une lueur blafarde, les gémissements, râles et pleurs des blessés, une chaleur étouffante et une odeur insupportable...

L’abri aujourd’hui :

Après la guerre, l’abri chirurgical est très vite désaffecté et devient un dépôt de matériel non utilisé de l’Hôpital, puis il est laissé dans l’oubli en arrière de l’Hôpital Général. Mais l’ouvrage est en parfait état de conservation. A l’intérieur subsistent encore dans les pièces voûtées en brique :

- le groupe électrogène de secours et un autre en réserve dans une caisse,

- les circuits électriques " normal et secours ", dont les câbles suspendus au plafond se dirigent vers les différentes pièces et avec un tableau d’alimentation de l’abri, encore en place, qui permet de comprendre le fonctionnement de la distribution d’énergie à l’intérieur de l’ouvrage, 

- un appareil médical qui n’a pu être identifié,

- les lavabos dans les pièces de soins, les sanitaires,

- divers meubles hospitaliers.

Cet ouvrage est le mieux conservé des cinq abris construits au Havre par la Défense Passive. L’aspect des parois et des installations subsistantes, la qualité de construction de l’abri, la propreté de l’ensemble, lui donnent une parfaite image.

 

Plan de l’Abri chirurgical souterrain de l’Hôpital Général

Reconstitution de la salle d’opération. La tenue d’infirmière que porte le mannequin est d’époque, le matériel également

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