Le Poste de Commandement de la FLAK (D.C.A. allemande)

 

1°) Bref historique de la FLAK

Durant tout le second conflit mondial, la FLAK, abréviation de Fliegerabwehrkanone, version germanique de la D.C.A., ne cessera de démontrer sa puissance et sera ainsi redoutée de ses adversaires, par son organisation, la qualité de son matériel et la valeur de ses combattants.
Rattachée à l’armée de l’air (la Luftwaffe) elle est également représentée à travers les autres armes (Heer, Kriegsmarine) par des unités mobiles équipées de canons très performants : 105 et 88 mm pour les pièces d’artilleries lourdes 37, 20 mm pour les plus légères, et complétés par des projecteurs de divers diamètres (200, 60 cm).
La construction du Mur de l’Atlantique va à nouveau mettre en évidence l’importance de la FLAK par la construction de toutes sortes de batteries pour défendre les positions stratégiques : bases pour sous-marins, ports, ouvrages particuliers et bien sûr les villes de plus en plus harcelées par les bombardiers alliés.

2°) Description générale et situation des unités allemandes au Havre

C’est une division de l’armée de l’air, la 17ème Luftwaffen Feld Division, qui occupe le Pays de Caux entre 1943 et 1944 et plus particulièrement la forteresse du Havre, élément majeur des défenses de l’embouchure de la Seine.
Au Havre et dans ses environs proches, le Jäg. Regt. 33 assure la défense de la ville, appuyé par de nombreuses autres unités : chasseurs de chars Panzer Jäger 34, Fus. Btl. 17, Fest. Pionner, bataillons sanitaires, artillerie côtière de l’armée de terre, artillerie côtière de la marine, soit un total d’environ 11000 hommes en 1944. Cet ensemble fortifié est sous la responsabilité et le commandement d’un commandant de forteresse, le Festungskommandant, qui dirige toutes les unités, quelle que soit leur appartenance, incluses dans le camp retranché.

 3°) Les sites d’artillerie antiaérienne au Havre (état septembre 1943)

 La Flak lourde :
Le 193ème bataillon de réserve de Flak lourde occupe la place du Havre et dispose de six batteries équipées chacune de 6 canons de 8.8 cm Flak complétés par 3 pièces de 2 cm Flak dont :

  • 1/193 : Batterie « Le Gros » sur le plateau de Caucriauville, à l’emplacement approximatif des terrains occupés par la Gendarmerie ;
  • 2/193 : Batterie d’Edreville (entre la D 940 et le CD 147) à l’emplacement actuel de l’usine Sidel. Cette batterie dispose de plus de pièces de 12 cm et d’un radar de détection rapprochée du type Würzburg D.
  • 3/193 : boulevard Albert Ier (terre-plein de la plage), à l’emplacement actuels des zones de jeux et parkings. Cette dernière batterie dispose «également d’un radar de détection rapprochée du type Würzburg D.

Ajoutons à ces pièces antiaériennes de la Luftwaffe, d’autres canons de 8.8 cm répartis dans les différents points forts aux alentours du Havre : au Sud de la batterie du Clos des Ronces (Bléville – plateau de Dollemard), batterie de la « TSF de Bléville » (actuel cercle hippique du Mont-Gaillard) : 3 x 8.8 cm ; ainsi que diverses pièces de 75 mm.

La Flak légère :
Le leichte – Flak- Abteilung 873, bataillon de Flak légère occupe la place du Havre et dispose de six batteries équipées chacune de 9 à 15 canons de 2 cm Flak, complétés par 3 à 5 projecteurs de 60 cm de diamètre. Les canons sont placés soit dans des emplacements bétonnés ou bien sur les toits des immeubles, les points hauts d’une manière générale :

4°) Principe de fonctionnement de la chaînede tir antiaérienne :
           
Le bunker visitable aujourd’hui est un ouvrage type Regelbau (ouvrage standard) L 408 (L pour Luftwaffe).
Poste de commandement, il est destiné à diriger les tirs de tous les canons des différentes batteries d’artillerie antiaériennes de la forteresse du Havre. Il dispose de plusieurs salles dont une grande salle centrale de travail, d’où les officiers donnent les ordres de tirs par l’intermédiaire de réseaux téléphoniques. La particularité de cet ouvrage au Havre est la réalisation en extérieur d’une fosse de protection de 3 m de profondeur destinée à empêcher toute intrusion dans le bunker (une fois les passerelles relevées) et l’ajout d’un poste d’observation sur le toit, accessible de l’intérieur par un puits muni d’échelons. Ce poste d’observation avait été dissimulé par la construction sur celui-ci d’une fausse toiture, imitant celles environnantes.

5°) Les pièces d’artillerie utilisées par la FLAK

8.8 cm Flak 18 (et 41) :
C’est l’arme de DCA allemande la plus célèbre : cette célébrité est due à la maniabilité et à l’efficacité de la pièce d’artillerie. Calibre : 88 mm ; Poids en ordre de marche : 11.2 t ; Cadence de tir : 20 à 25 cps / min ; Portée maxi en altitude : 14700 m ; Portée maxi terrestre : 19800 m ;
2 cm Flak 30 (et 38) :
Avec le 8.8 cm, la pièce de 20 mm est la plus connue des armes de DCA allemande et l’une des plus fabriquées. Conçue comme une arme destinée à combattre les avions attaquant à basse altitude, elle est manœuvrable par trois hommes avec sa remorque, son poids total étant de 770 kg. Environ 18000 exemplaires sont fabriqués.
Calibre : 20 mm ; Poids en position de tir : 420 kg ; Portée maxi en altitude : 2200 m ; Cadence pratique de tir : 220 coups par minute.

 

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